Article publié dans les Carnets de Vauban du Journal de l’Économie.
Depuis plusieurs mois, les annonces autour du Cloud et de la souveraineté des données se succèdent en Europe illustrant plus que jamais la tragique dépendance de l’Europe aux technologies américaines.
S’inscrivant dans le cadre de l’initiative européenne de cloud souverain « Gaia-X », les acteurs du numérique Capgemini et Orange, T-Systems (Deutsche Telekom) et OVH ont annoncé chacun de leur côté le lancement de solutions de clouds dits « souverains » s’appuyant, certes, sur des infrastructures localisées en Europe mais également sur des logiciels appartenant respectivement à Microsoft Azur et Google Cloud. De son côté, la Suisse a récemment retenu cinq prestataires étrangers (quatre américains et un chinois) pour son « cloud suisse ». Après les échecs retentissants des premiers projets de clouds souverains (Cloudwatt, Numergy…), l’heure semble donc désormais être au « cloud de confiance », c’est-à-dire des centres de données basés en Europe mais dont la partie la plus stratégique, le logiciel, repose sur des technologies américaines.
La question du cloud est pourtant éminemment stratégique tant il est parvenu à pleinement s’imposer au sein des entreprises françaises et européennes, quel que soit le secteur d’activité (assurance, santé, bancaire…). Or, comme souvent en matière de services numériques, ce marché est largement dominé par des prestataires de services de cloud (CSP) américains et chinois et tout particulièrement Amazon AWS (32% au T1 2021), Microsoft Azure (20%), Google Cloud (9%) et Alibaba Cloud (6%). Pourtant, au-delà même de la question du transfert des données hors de l’Espace économique européen (EEE) qui a été précédemment abordée dans Nos carnets de Vauban, le recours à des CSP relevant d’une juridiction non-européenne, c’est-à-dire enregistrés dans un Etat non-européen ou contrôlé par une société non-européenne, et en particulier américaine, est susceptible de générer un fort risque pour l’intégrité et la confidentialité des données de nos entreprises mais également pour leur fonctionnement.
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