Article publié dans les Carnets de Vauban du Journal de l’Économie.
Traditionnellement dominé par les Etats, les banques et les systèmes de paiement traditionnels, le secteur des paiements vit aujourd’hui une double révolution majeure, conséquence de la numérisation toujours plus importante de notre économie :
- D’une part, les géants mondiaux de la technologie (GAFAM, BATX…) cherchent désormais à conquérir le secteur bancaire et financier (et les précieuses données qui y sont liées) en contournant les acteurs traditionnels. Forts de leur domination sur les réseaux sociaux, les plateformes en ligne et les technologies mobiles, ces géants développent ainsi leur wallet (Google Pay, Apple Pay, Facebook Pay…), leur carte de paiement (Google Card, Apple Card…), leur banque en ligne (Amazon Bank, Google Bank…), voire… leur « cryptomonnaie » (le très controversé projet Diem, ex Libra…).
- D’autre part, la révolution de la « blockchain » a permis l’essor fulgurant des « cryptomonnaies » (ou cryptoactifs) et de la DeFi, la « Decentralized Finance », qui visent à créer un véritable système financier alternatif décentralisé, c’est-à-dire sans les intermédiaires que sont les Etats et les banques privées. L’ambition des acteurs de cette révolution est de proposer de nouveaux services (paiements, prêts, gestion d’épargne, trading…) uniquement accessibles sur le Web 3.0 (celui de la blockchain), c’est-à-dire hébergés sur une multitude de « nœuds » permettant d’effectuer des transactions de manière instantanée, immuable, non rétractable et transparente.
Face à ce risque accru de dépendance technologique et financière vis-à-vis d’acteurs extra-européens, l’Union européenne semble enfin prendre conscience de l’importance de bâtir une véritable politique de puissance et de « souveraineté » dans ce secteur hautement stratégique des paiements. C’est dans ce contexte que deux initiatives fondamentales pour l’avenir de l’Europe des paiements ont récemment été lancées par les autorités européennes.
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